CE QUE RESSENT UN ADDICT OU ADDICTIONS, PARLONS-EN !

L’addiction est une maladie « silencieuse ». Les personnes qui en sont touchées s'enferment dans leur honte, dans leur solitude, elles sont désespérées et rongées par la culpabilité.

Il existe au moins une idée reçue qui circule encore au sujet des addictions : celle que dépasser une addiction n’est qu’une question de volonté. Il faut absolument tordre le cou à cette idée, car l’addiction est une maladie insidieuse, stigmatisée. Et malgré les avancées réalisées dans le domaine de la recherche, la pilule miracle pour soigner la maladie addictive n’a toujours pas été inventée. Sans doute que son caractère multifactoriel rend la tâche laborieuse. Quant au cannabis, selon les témoignages de certains consommateurs, il est consommé pour ralentir le temps, oublier les obligations et baigner dans une espèce d’insouciance… éphémère, car la vie et nos responsabilités ne disparaissent pas.

Le soutien d’un·e proche crée une confiance, une écoute bienveillante et guérisseuse dans laquelle le ou la dépendant·e peut trouver des ressources pour verbaliser ce qui se passe au fond de lui ou d’elle lorsque les symptômes de l’addiction surviennent.

Pour ma part, je n’ai jamais entendu quelqu’un dire d’une personne qui souffre de diabète, par exemple : « pauvre diabétique ! » ; « diabéto » ; « ce diabétique… non merci ! ». Alors que c’est le cas pour des personnes dépendantes qui se font traiter de toxicos, etc.

Comme évoqué précédemment, l’individu touché devient l’esclave de son addiction. C’est cette dernière qui prend le contrôle du cerveau, qui détermine où, quand et comment consommer ou s’adonner à l’activité addictive, et qui, au passage, engendre une perte de dignité. Lorsque les circonstances ne permettent pas à la personne de consommer (boire, fumer, avoir une activité sexuelle, manger à outrance), ce sont les pensées obsédantes et perturbatrices qui prennent le relais. L’obsession s’empare alors d’elle et plus rien d’autre ne compte… Certains produits, comme l’alcool, génèrent des symptômes physiques tels que des tremblements, des troubles de concentration, de l’émotivité.

Je vous assure que l’addict est conscient de sa situation, il en comprend les conséquences, mais est incapable de mettre fin à ses conduites. C’est pour cette raison que les joueurs dépendants peuvent aller jusqu’à mentir, voler de l’argent à leurs proches : l’objet de l’addiction devient le maître. Pire encore ! Si l’addiction n’est pas traitée, les comportements ne font que s’accentuer – augmentation de la dose/fréquence, juste pour obtenir le même effet des premières fois – et perdurent. C’est un vrai calvaire qui met la vie et les rêves de la personne addict en suspens. Non seulement elle doit supporter les conséquences néfastes de cette maladie sur sa dignité, mais aussi subir l’incompréhension, le jugement, voire la stigmatisation de ses pairs. Tout cela intensifie le sentiment de honte, de culpabilité et de désespoir. L’évitement et le silence deviennent dès lors un refuge, peu importe la nature de l’addiction.

Ainsi, les personnes touchées par les addictions doivent à la fois gérer ces sentiments de mal-être et faire face à la stigmatisation, à cette pression sociale, au jugement d’une société pathogène, anxiogène et addictogène qui génère et majore les vices.

Pour ma part, je suis particulièrement et personnellement outrée par les pratiques peu scrupuleuses du neuromarketing. À ma connaissance, il n’existe aucune loi qui protège les consommateurs contre cette science qui étudie nos choix ainsi que les manières d’agir dessus et de les influencer. Les lois s’acharnent sur les addicts – loi sur les stupéfiants (LStup) –, mais jamais (assez) sur les pratiques de ce type qui augmentent l’état addictif de n’importe quel humain qui traverse ou a traversé des épreuves.

Briser le silence autour des addictions est primordial pour les personnes touchées par ce fléau afin qu’elles puissent ouvrir leur cœur et parler de leurs souffrances tout en permettant à leurs proches de mieux les comprendre, les soutenir et les orienter. Il existe une multitude de solutions, mais hélas ! pas assez de moyens de prévention, surtout quand il s’agit de notre jeunesse.

En tant que thérapeute avec un passif d’acheteuse compulsive, j’ai pendant longtemps lutté par tous les moyens et je ne me suis jamais lassée de faire un travail introspectif. Cela m’a permis de retrouver un comportement de consommation raisonné et de changer radicalement ma vie et celle de mes proches. Ce faisant, je me suis découvert de multiples talents et passions. Alors, Mesdames, Messieurs, pourquoi pas vous ?

J’évoque très ouvertement mon parcours, la transparence me semble un ingrédient primordial pour les personnes touchées par les addictions. Je vous propose à travers mon parcours et mon savoir-faire, de transformer cette maladie en un outil de connaissance de soi, pour explorer votre monde intérieur et mieux naviguer dans l’océan de vos émotions.

La honte ne sert à rien, elle enferme et peut même aggraver les conduites addictives. Remplacez-la par l’audace de parler de votre situation, exposez votre vulnérabilité. Cela nécessite un peu de courage pour mettre des mots sur les maux, parler de l’addiction, de la servitude à une substance, à un comportement. Mais c’est cela qui constitue les premiers pas vers la guérison…

Remplacez la culpabilité par la responsabilité. Il s’agit de reprendre votre vie en main à travers un travail personnel pour comprendre ce qui vous a mené sur le chemin de l’addiction, car, souvenez-vous, l’addiction vous veut du bien et agit comme une automédication, comme un pansement.

Remplacez le sentiment de désespoir par celui d’espoir, car il est possible de dépasser les addictions, il est possible de s’en sortir, vous serez entouré·e et compris·e.

Enfin, sachez que le chemin vers la guérison peut-être pavé d’échecs, de tentatives avortées. La promesse vous réserve un chemin riche en apprentissages, en exploration. Vous irez de surprise en surprise dans cette belle découverte de vous-même. Vous avez appris à devenir dépendant, vous pouvez désormais apprendre à surmonter vos addictions pour accéder au monde des possibles.

Pour conclure, soyez indulgent·e avec vous-même, soyez conscient·e de la nature pathologique de votre addiction et de l’aide que peut vous apporter votre thérapeute.

SURMONTEZ VOTRE ADDICTION

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